Voyages avec un âne dans les Cévennes

13 avril 2011 at 15 h 00 mi 7 commentaires

Robert Louis Stevenson

Photographies  Nils Warolin

l’éditeur : Photographe, découvrant voici plusieurs années les Cévennes et la beauté libre de leurs paysages, Nils Warolin a séjourné à de nombreuses reprises dans cette région, y retrouvant les traces de Robert Louis Stevenson. Parcourir ce pays sauvage et secret, presque inchangé depuis le voyage de l’écrivain écossais en septembre 1878, du Monastier (en Haute-Loire) jusqu’à Saint-Jean-du-Gard (non loin d’Alès), c’est partager une approche sensuelle et poétique de la nature où le voyage dans le monde se double d’un itinéraire intérieur. Stevenson ramena de cette marche sur le chemin des bergers, dans l’ombre encore de la guerre des Camisards, un texte devenu mythique ; les photographies de Nils Warolin restituent cette superbe traversée initiatique de douze journées d’automne au coeur des vastes plateaux volcaniques du Velay, des crêtes dénudées du mont Lozère et des vallées des montagnes cévenoles.

Un des plus beaux et des plus authentiques livres écrits  sur le plaisir de la marche  ; ravissement de dormir à la belle étoile, de parcourir chemins et montagnes en toute liberté ; un précis de bonheur et de curiosité…des gens, des lieux, des croyances..tout regarder sans juger seulement être parmi les hommes et les choses cotoyer  les arbres, les animaux,  les couleurs du levant, les flammes du couchant, le monde ; ne faire qu’un avec lui.

Stevenson chemine avec  Modestine à travers  le pays des Camisards ; prétexte à raconter cette guerre,  revoir les lieux, évoquer les souvenirs …on apprend, oui, mais surtout, on respire, on grimpe,  on sent, on frissonne, on transpire avec lui..hâte d’arriver en haut de la colline pour voir ce qui l’attend ensuite !

Une langue, belle évidente, accessible, qui nous parle toujours avec autant de justesse …humour (écossais), tendresse, philosophie, religion, la vie, les femmes… Tout en marchant, il réfléchit, se raconte, s’épanche, éprouve, rêve… la tête libre et fraîche, pas d’érudition ici, c’est léger et  profond, spontané. Les mots  n’ont pas vieilli, ils nous parlent encore si bien la langue de ceux qui marchent  la tête dans les étoiles

Des anecdotes savoureuses : Modestine qui  sourit quand le bât tombe à terre, la perplexité des paysans devant ce premier sac de couchage, des déceptions, des difficultés à trouver un chemin, de l’ombre, un terrain plat pour se reposer; mais surtout de grandes joies presqu’enfantines, la beauté des paysages, et surtout leur diversité..forêts profondes du Gevaudan, châtaigniers de Lozère, vignes du sud ; tout change..maison, lumière, religion, odeur, caractères des habitants.

A lire, relire emmener, savourer, mieux qu’un topo guide, un manuel de vie  ; un régal décuplé par les magnifiques photos de Nils Warolin.

 » Voyager en se laissant traverser, toute résistance brisée, par le poème du monde, jusqu’à ressentir l’éclat diamantin de la pure sensation -ce sentiment presque miraculeux quand il vous semble, tout à coup, que vous ne faites plus obstacle. » Michel Le Bris (préface à « L’Esprit d’aventure » de Stevenson)

D’une pierre deux coups 😉 Lu dans le cadre des challenges Nature Writing et Récit et carnet de Voyage

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…c’est le swap des amis de Gustave ! Lectures de printemps

7 commentaires Add your own

  • 1. Tiphanya  |  13 avril 2011 à 18 h 23 mi

    Je ne suis pas une adepte de la marche et de la réflexion (j’ai eu beaucoup de mal avec « sur les chemins de Chine » qui me semble dans le même genre).
    Mais puisque tu introduis en premier un photographe, je suppose que l’image a une place importante dans ce livre et du coup, ça me tente déjà beaucoup plus.

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    • 2. saraswati  |  14 avril 2011 à 6 h 02 mi

      je n’ai pas lu « sur les chemins de Chine », mais lu ton billet…je pense que ça n’a rien à voir avec Stevenson au niveau de la langue et de l’histoire ; pour lui marcher, c’est plutôt une façon de faire le point, un acte de liberté et de découverte de soi à travers les paysages et les hommes qui l’habitent…et puis c’est si bien écrit..pas de vantardise ou d’exploit dans cette aimable marche en compagnie de son ânesse modestine ; en plus les photos sont vraiment belles ….elles suggèrent une promenade imaginaire qui donne envie de partir sur le chemin 🙂

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      • 3. Tiphanya  |  17 avril 2011 à 16 h 45 mi

        Je comparais plus le principe de l’écriture (la marche comme moyen de favoriser l’introspection) que la qualité de l’écriture.. Je n’aurais jamais osé comparé Stevenson à Clara Arnaud 😉

  • 4. zarline  |  13 avril 2011 à 20 h 27 mi

    J’ai très envie de découvrir ce livre présenté je crois pas Keisha récemment. Les photos ont également l’air d’être magnifique mais je m’inquiète un peu du format vu que je lis principalement dans les transports publics. C’est plutôt livre photo ou roman traditionnel?

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    • 5. saraswati  |  14 avril 2011 à 6 h 08 mi

      pour les transports en commun, c’est pas le top 😉 ….format A4 ! le texte seul existe en poche, mais l’édition du Rouergue a beaucoup de charme et ajoute à ce récit vraiment plaisant lumière et chaleur..j’ai adoré 🙂

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  • 6. Folfaerie  |  14 avril 2011 à 9 h 30 mi

    moi j’ai une vieille édition poche, j’avoue que j’aurai également préféré celle-ci :-)) J’avais fait en partie le GR Stevenson il y a quelques années, un beau souvenir de rando…

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    • 7. saraswati  |  14 avril 2011 à 11 h 04 mi

      alors comment c’était ?avec un äne ? ça me tente bien, j’adore cette région..au moins faire le premier tronçon jusqu’à Chausseradès 🙂

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